Nuage Creation saint-baume

Objectif 24h

L’objectif était de marcher pendant 24h pour effectuer un certain nombre de kilomètres… J’avais en tête au minimum 70, si possible 100, quitte à dépasser au niveau horaire suivant les aléas. Départ de ma porte d’entrée… arrivée à ma porte d’entrée.

Le dernier défi était au mois d’avril avec quatre ascensions complètes de la Sainte-Victoire (43km et 3100d+).

Nuage Creation saint-baume

Organisation du défi

Ce nouveau défi était programmé pour le week-end des 6 et 7 août. Mais la période étant critique au niveau sécheresse, j’avais conscience que les massifs pouvaient être interdits d’accès et m’empêcher de me lancer, devant repousser cet effort à une date ultérieure.

Tout était prêt et organisé. Ravitaillement en eau avec mes ami(e)s traileurs qui ont été au top du début à la fin en s’organisant pour être disponibles et faire un bout de chemin avec moi, mais également l’entièreté du parcours pour Delphine Rancurel qui a été finisher (voire bien plus pour moi !) du Les 100 km du Pays Basque il y a à peine 2 mois.

J’avais en tête un départ à 16h le samedi pour arriver le lendemain à la même heure. Mais un dernier petit test d’allure une semaine avant à 12h à l’heure la plus chaude de la journée m’a convaincue, au vu de la météo caniculaire annoncée, d’avancer le départ à 10h. Ce qui permettait de faire la première partie avec le plein d’énergie sous la chaleur, et terminer dans la fraîcheur avec la fatigue qui allait arriver. C’était à mon sens plus prudent.

Mais c’était sans compter sur vendredi soir, 17h, l’annonce de la fermeture des massifs tombe. Tous les massifs. Impossible de changer le parcours, de le faire à l’envers, d’en faire un autre ailleurs. Je bous de l’intérieur… J’étais prête. tout était prêt et organisé… Je pense à Olivier Turini qui a vécu ça avec l’annulation du 90km de l’UTMB Mont-Blanc cette année. Ca tourne dans tous les sens, j’essaie de m’occuper, je me reprends en me disant qu’il y a encore un espoir pour que ce soit ouvert le lendemain.

J’annonce alors aux autres que si les massifs sont ouverts dimanche, on fera le départ à 23h samedi soir pour démarrer dans les massifs à 00h, heure d’ouverture. Cela change beaucoup de choses car l’organisation n’est plus la même pour chacun. Tout le monde essaie de s’organiser et on attend le verdict.

Le jour J

Les massifs sont ouverts dimanche !!! Je suis remontée à fond.

Impossible de dormir un peu en début de soirée. Heureusement, j’ai engrangé pas mal d’heures de sommeil ces derniers jours, avec des siestes, dont une de 3h dans l’après-midi. La journée qui allait arriver, avec une nuit blanche à marcher, ce n’est pas anodin pour le corps, encore moins pour moi qui aime avoir mes 6 ou 7h de sommeil, voire plus lorsque cela est possible.

Delphine me rejoint à Pourrières. L’excitation est là, on se lance encore une fois sur un projet un peu fou mais qui rassemble tellement de choses…

23h, le top départ. La montre est lancée, le live pour le suivi pour les copains, pour nous rejoindre, et aussi, au cas où il y aurait un problème. Il fait nuit, la frontale est de rigueur. Et il fait chaud !

Le début du parcours

Le début du parcours se fait à une bonne allure en discutant (on en avait des choses à se raconter !). En arrivant sur Pourcieux on croise deux fois une voiture avec des jeunes qui cherchaient Pourrières. La deuxième fois, ayant oublié qu’ils nous l’avaient déjà demandé 800m plus bas… Apparemment nous sommes en meilleure santé mentale que d’autres, malgré les défis que nous nous lançons.

Nous tournons un peu dans les rues de Pourcieux pour trouver celle qui monte et nous permet d’aller en face dans le massif du Mont Aurélien.

On croise nos deux premiers co-équipiers qui nous rejoignent pour un « petit » bout de chemin avec nous. Merci Olivier Turini et Guti Miki d’avoir fait une croix sur votre nuit pour nous retrouver à minuit pour faire 15km en mode randonnée avec nous, puis repartir dans l’autre sens en trail pour rentrer… Mais merci est un bien petit mot.

Première ascension

On commence l’ascension du Mont Aurélien à 00h15. Photo floue de rigueur pour Canonge Jerome. Photo d’araignée aussi… Elles sont d’ailleurs assez impressionnantes à cette heure-ci… Est-ce parce qu’il fait nuit, à vérifier en y retournant.

Ca grimpe doucement, puis plus fort jusqu’à 785m d’altitude. Première ascension effectuée. Nous descendons, beaucoup trop pour Olivier et Micka qui se disent qu’ils vont devoir ensuite tout remonter. Avec Delphine, nous nous laissons porter. Ils nous guident avec le parcours rentré sur leur montre. Cela nous permet de nous « reposer » un peu. Micka propose même de nous aider à porter nos sacs qui représentent environ 9kg, mais nous refusons.

Hydratation et apport en calories réguliers, physiquement tout va bien, mentalement aussi, je trouve ça très agréable de partager ces moments.

Nous prenons la direction de Nans-les-Pins pour retrouver Laure Paul qui nous attend de pied ferme (« vous êtes à 1km, je vous attends sur le parking. Vite ! J’ai peur 😉« ). C’était sans compter sur le petit « accident de parcours ». Lorsque j’ai créé le parcours, les propriétés privées et différents grillages ne sont pas signalés… Nous nous retrouvons donc à contourner un premier grillage, puis face à un second avec pas trop d’autre choix que de le passer, puis sur un autre pour sortir et retrouver nos traces. C’est là qu’Olivier et Micka nous laissent et repartent en sens inverse pour leur partie trail.

Deuxième ascension

Nous retrouvons Laure. Il est un peu moins de 4h du matin. Nous avons parcouru 22km. Petite pause. On refait le plein d’eau. 4h03, nous reprenons la route. On suit le chemin… Jusqu’à un nouveau petit détour car des habitations non visibles sur le parcours initial. On rajoute environ 3km, mais ce n’est pas grave. On en aura profité pour faire travailler notre imagination à travers champs entre des coups de fusils au loin, des yeux plus ou moins lumineux et pas toujours visibles au même endroit… Vivement le lever du jour que l’on puisse souffler. 5h40, le voici tout doucement avec la sortie de Nans les Pins direction la Sainte-Baume et son ascension que nous commençons à 6h10 pour la terminer 2h30 plus tard et arriver sur les crêtes pour atteindre le point culminant à 1058m d’altitude aux environs de 9h40.

Les difficultés du sport

Lors de cette ascension de la Sainte-Baume et du début des crêtes il s’en est passé des choses…

Loin d’être le plus agréable pour moi mais cela fait partie du jeu.

Vers 6h du matin, je commence à me sentir un peu ballonnée. Jusque-là, rien de grave, ce n’est pas agréable, mais ce n’est rien alors je n’y prête pas attention. 7h15, nous faisons 15mn de pause où l’on discute. Mon ventre travaille dur, je sens que cela tourne, se serre, j’ai des spasmes, j’ai mal mais je ne vais pas embêter les filles avec ça. Je vais me vider une première fois dans la forêt.

Mon ventre me laisse un peu tranquille et puis au fur et à mesure se remet à faire des siennes. Je baisse l’apport en nourriture dans un premier temps et m’hydrate bien. Mais j’ai conscience que c’est à double tranchant, cela devrait normalement me soulager le ventre pour ne pas entretenir l’inflammation que je sens monter, mais en même temps je risque de manquer d’énergie par la suite. Mais on avisera après, je peux tenir un moment avec les calories que j’ai ingérées au fur et à mesure depuis que l’on a démarré hier soir, et de ce côté-là je sens que tout va bien.

A 9h on assiste à un spectacle magnifique avec des chamois que l’on voit se déplacer au-dessus de nous. D’ailleurs, connaissez-vous le nom de la femelle du chamois ?

On a un peu ralenti l’allure… On relance. Mon ventre me fait mal, mais je ne dis rien. Jusqu’aux environs de 10h30 où c’est le début de la fin, je me vide toutes les 5mn. Je ne saurais comment vous remercier Laure et Delphine pour votre présence en ces moments un peu compliqués. 11h30 Delphine, très organisée a su trouver les mots justes et son papa a été missionné pour nous récupérer à la descente et nous ramener. Pas possible pour moi de continuer dans ces conditions. Ce n’est pas du tout agréable et je sais que le malaise me guette si je continue sans m’alimenter. La descente se fait avec des arrêts intempestifs. Il fait chaud. Je me tiens le ventre. J’ai dû manger quelque chose de pas frais 24h avant le départ… C’est difficile, mais c’est ainsi.

Le résultat

47,41 km et 1790d+ de marche avec un départ à 23h, ce n’est pas rien. Et surtout, le parcours en entier n’est que partie remise !

Alors… qui est tenté ? (Promis, la fin sera plus jolie la prochaine fois !)

Nuage Creation sport

Remerciements

Un grand merci à Olivier Paul qui n’a pas pu faire une partie du parcours à cause du report avec la fermeture des massifs, à Bruno Belin qui devait prendre la suite de Laure à La Bouilladisse pour la dernière partie du parcours, à Eric Cuenot pour ses encouragements.

Et bien entendu à Olivier Turini et Guti Miki, ce n’était pas pour rien même si ce n’est pas terminé ; à Laure Paul, qui me suis souvent dans mes envies et qui fait des courses magnifiques ces derniers mois, ce n’est d’ailleurs que le début ; à Delphine Rancurel encore une fois, qui est toujours présente et que j’admire pour beaucoup de choses.

*Toutes les photos sont des photos prises au téléphone dans une unique optique de souvenir immédiat, donc non réfléchies et embellies comme cela serait le cas pour des photos artistiques.

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